Regard sur « une contre histoire des Internets »

Cet article est en fait une reprise d’un vieux brouillon de juin 2013 jamais publié à l’époque, que j’ai terminé et complété ce soir.

J’ai finalement pris le temps de regarder cet excellent documentaire d’Arte : « Une contre-histoire des internets. » Je le recommande vivement à tous, il permet grandement d’ouvrir le débat sur la nécessité de préserver – entre autres – la neutralité des réseaux et de quelle manière les « hacktivistes » du Web sont extrêmement profitables à la démocratie. Ce documentaire est passé sur les ondes juste avant le scandale lié à PRISM et revêt du coup un étrange goût d »« on vous avait prévenu » qui fait relativement froid dans le dos.

À la lecture de ce documentaire, on ne peux qu’être frappé par la nécessité de réellement considérer Internet en général et le Web en particulier comme un simple tuyau commun. Les méthodes de chiffrement ne doivent pas être cachées, réprimée etc. mais encouragée en ce sens où elle permet la vie privé qu’il faut défendre.

C’est tout l’intérêt de projets et d’initiatives telles que MailPile ou encore Posteo1. Je reste encore partagé sur des projets comme Qwant ou DuckDuckGo (peut-on réellement les croire sur parole ? Mais leurs efforts pour démocratiser la notion de vie privée est louable) ou encore keybase (quel est, in fine l’intérêt comparativement à un bon usage de la commande gpg ? Si ce n’est publier en ligne son réseau de confiance, ce qui peut être sympa… ou ambigu).

Pour terminer cet article un peu décousu, je dois le reconnaître, j’aimerai vous partager une autre vidéo extrêmement importante, surtout si vous ne l’avez pas encore vue. Il s’agit du film réalisé à la mémoire d’Aaron Swartz. Si l’on exclue les (je trouve) malheureuses et trop longues minutes de pathos, assez compréhensibles tout de même vu la stature du personnage, il en reste un formidable témoignage de l’importance d’œuvrer encore et toujours pour un Web ouvert, sans céder à la facilité de l’hypothéquer à une multi-nationale quelconque dans un but mercantile. Le libre accès et le libre partage de la culture et du savoir en dépendent. Dans un monde plus que jamais torturé et au bord de sombrer dans l’obscurantisme et toutes formes d’extrémismes politique ou religieux, ce libre accès au savoir et à la culture est le dernier rempart pouvant garantir un juste sursaut citoyen.

Le film est librement téléchargeable ou visionable (sous-titres fr disponibles) sur le site archive.org : « The Internet’s Own Boy: The Story of Aaron Swartz ».

Notes de bas de page:

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Voir à ce propos cet article (« Protect your email the German way ») pour avoir une bonne idée de leur état d’esprit.